Né à la fin du XIXe siècle, le sport s'est définitivement installé à l'université. En France, la Fédération française de sport universitaire (FFSU) et l'Union nationale des clubs universitaires (UNCU) en sont les principaux acteurs.
Dans chaque université et établissement d'enseignement supérieur, la loi rend obligatoire, à l'initiative du chef d'établissement, la création d'une association sportive (AS).
Réservées aux étudiants
À la différence des autres associations sportives, les activités de l'AS sont réservées, sur la base du volontariat, aux étudiants dans une seule tranche d'âge (limitation 18-28 ans pour les compétitions internationales). Les activités des AS sont distinctes et complémentaires de la pratique des activités physiques et sportives (APS) organisées par le service universitaire des activités physiques et sportives (SUAPS) ou les bureaux des élèves. Dans chaque ville universitaire, il existe autant d'associations sportives que d'universités ou d'établissements d'enseignement supérieur.
Commissions mixtes
Dans le cadre du monopole que la loi leur accorde, la FFSU et ses 760 AS d'établissement, offrent à leurs 102 000 licenciés une large palette de compétitions dans quarante-cinq sports. La particularité de cette activité de compétition est d'être organisée en collaboration et selon les règles des fédérations délégataires dans le cadre d'une véritable co-organisation. Dans chaque sport, des commissions mixtes (fédération/FFSU), nationales et régionales, définissent les calendriers et les modalités d'organisation des événements. Au final, les championnats de France permettent de décerner les titres de champions de France universitaires et de sélectionner les équipes de France universitaires qui participeront aux compétitions internationales (cf. encadré).
Double excellence
Pour le président de la FFSU, Jean-François Sautereau, cette collaboration avec les fédérations dirigeantes, si elle « doit encore être approfondie dans le cadre de la recherche d'une double excellence - compétition, études -, est une réalité. Si des marges de progrès sont à rechercher, c'est plutôt dans le cadre des relations avec l'université et autour du double projet sportif-universitaire. Pour lui, « de plus en plus d'universités se rendent compte que le sport, comme les crèches, les lieux de sociabilité, font partie de la réputation d'excellence et de qualité (soft power) des universités. Cette qualité se voit aussi à travers les athlètes de haut niveau, leurs résultats sportifs, comme leur capacité à conduire une double carrière universitaire et sportive. C'est dans cette voie que nous souhaitons approfondir notre relation avec les universités ».
Ouverts à tous
PUC (Paris), BEC (Bordeaux), MUC (Montpellier), LUC (Lille), etc., tous les sportifs connaissent ces sigles qui associent un nom de ville et le E de « Étudiant » ou le U de « Université ». Des clubs regroupés au sein d'une Union nationale des clubs universitaires (UNCU) qui ont toujours associé sport et esprit de la fête et à qui nous devons l'invention de la « troisième mi-temps ». Dans chaque ville, l'UNCU ne reconnaît qu'un seul club universitaire obligatoirement multisport. Ces clubs sont donc en nombre limité (46). Généralement implantés sur le campus, ils ont la particularité d'être ouverts à tous et permettent aux habitants des villes universitaires ainsi d'accéder aux installations universitaires propriété de l'État. Les étudiants ne constituent ainsi que 25 % des 72 000 membres de la fédération. Quand on connaît l'importance des effectifs de certains clubs (14 000 pour le Lille université club), on mesure le rayonnement de ces structures dans leur territoire.
Vocation sociale
« La particularité des clubs universitaires c'est d'identifier les demandes non satisfaites par le sport civil ou le sport universitaire et d'y répondre à travers des pratiques innovantes en mobilisant les ressources de la communauté universitaire » explique Colette -Andrusyszyn, présidente de l'UNCU. Fidèle à son éthique et à sa vocation sociale, l'UNCU travaille à offrir aux jeunes des quartiers, dans le cadre d'un parcours d'insertion, des activités adaptées au sein même de l'université. Leur permettre de dire aussi « je vais à l'université » c'est déjà un puissant facteur de motivation. Avec les services publics et les collectivités, les clubs universitaires sont capables de mettre en place des programmes adaptés.
Accompagnement spécifique
Mais l'université c'est aussi toutes les ressources humaines mobilisables à travers la communauté universitaire. Le programme Activités physiques adaptées (APA) du LUC en donne une illustration. Une convention avec le CHRU de Lille permet l'utilisation des installations sportives de l'hôpital, de leurs salles de consultation, la participation des patients hospitalisés qui pratiquent une APA, des conseils et compétences physiologiques des médecins. Dans l'autre sens, une convention avec Lille 2 permet l'utilisation des équipements sportifs et l'encadrement des séances par les diplômés du Master APA de la faculté des sports. Au final, les patients bénéficient d'un accompagnement spécifique à leur pathologie auquel l'ensemble des habitants de la ville universitaire a accès.