Une industrie qui résiste à la crise, des résultats sportifs en progression régulière, des acteurs sportifs, touristiques, économiques et territoriaux qui s'attachent à travailler ensemble... À quelques mois des JO de Sotchi, le ski se porte bien. Et se veut le modèle d'une nouvelle gouvernance.
Du 7 février 2014, date de l'ouverture des Jeux olympiques d'hiver, jusqu'à la clôture des Jeux paralympiques, le 15 mars, la planète sport sera dominée par les sports de neige et de glace. Pour le DTN de la Fédération française de ski, Fabien Saguez « le dossier technique de Sotchi est parfait », des jeux d'hiver ultra--compacts « avec des villages d'athlètes au pied des pistes, des pistes aux profils très intéressants et très bien préparées. Si la météo est de la partie, on aura de très belles épreuves ».
Mettre le plaisir au sein de la pratique
À quelques mois des jeux, il est encore tôt pour se risquer en pronostics mais le climat est à la confiance. La France reste la première au classement mondial du tourisme de neige et les résultats sont au rendez-vous. « Depuis trois saisons, nous avons de bons résultats, cela nous donne des obligations de réussite et d'ailleurs nous sommes ambitieux » ajoute Michel Vion, président de la fédération. Si le premier métier de la fédération c'est l'excellence sportive, pour le président, « notre deuxième priorité c'est le développement de l'activité, de la vie fédérale, celle de nos clubs et licenciés ». Une orientation qui se concrétise par le recrutement d'un responsable technique ski loisir. « Nous devons faire évoluer notre manière d'appréhender le loisir » constate Samuel Lopes, chargé de mission développement loisir, « jusque dans nos clubs pour mieux satisfaire les pratiquants loisir, répondre à de nouvelles demandes en matière de santé, mettre le plaisir au sein de la pratique ».
La fédération en bref
• 1 100 clubs.
• 140 000 adhérents : 50 000 compétiteurs et dirigeants, 90 000 pratiquants loisir.
La compétition, vitrine des territoires
Les compétiteurs expriment régulièrement des demandes mais « la clientèle loisir a elle aussi des besoins auxquels la fédération doit répondre ». Les évolutions concernent l'enseignement qui doit permettre un accès rapide à la pratique, les équipements, les aménagements, les circuits de ski de fond qui doivent offrir des points de vue, le damage qui doit s'adapter au retour du ski alternatif et au besoin de skier côte à côte en parlant... Les oppositions entre compétition et loisir apparaissent aujourd'hui dépassées. « Chaque station est active en matière d'organisation du domaine skiable » souligne le président « on a appris à organiser le domaine skiable pour séparer les publics. C'est une question de sécurité. C'est aussi une manière pour les stations de répondre à une diversité de demandes. Les stations sont aussi actives en matière d'organisation de compétitions et cela à tous niveaux ». Cela rejoint les souhaits du DTN. « Il faut offrir aux athlètes l'occasion de briller devant leur public. Une victoire de Alexis Pinturault, skieur alpin français, en Slovénie n'a pas le même impact qu'une victoire à Courchevel ». Tandis que pour le directeur de Nordic France « La compétition c'est aussi la vitrine des territoires ».
Une activité épargnée par la crise
Ces dernières années, le ski de piste a régulièrement tiré son épingle du jeu. En 2013, la France demeure la première destination mondiale avec près de 57 millions de journées skieurs. Pour le président de la fédération « le ski semble avoir été épargné par la crise, alors même que c'est une activité qui nécessite de mobiliser des budgets significatifs ». Même sentiment du côté du ski de fond qui a connu depuis quinze ans une période fortement baissière mais pour lequel l'année 2012 a été « l'année du siècle ». « A minima, l'érosion semble stabilisée » remarque Thierry Gamot, directeur de Nordic France. « Avec 2 millions de journées de ski de fond, le retour de l'alternatif après la folie du skating, le tassement de la raquette, nous nous prenons à espérer un rebond. Les résultats de la saison 2012 prouvent que les pratiquants sont loin d'avoir disparu et que si nous savons nous organiser nous pouvons les capter à nouveau ».
Une organisation vertueuse
Le ski de piste comme le ski de fond ont besoin des territoires. « Le ski ne se pratique pas hors sol. Il faut déneiger routes et stations, offrir des parkings, organiser des services à côté du ski, aménager et entretenir les pistes et remontées » rappelle le directeur de Nordic France Thierry Gamot. Les territoires doivent prendre en compte les évolutions des comportements des clientèles. L'avenir c'est d'être capable de répondre aux nouvelles attentes de santé, de loisir, intégrer ceux qui viennent à la neige pour autre chose que le ski, et pourquoi pas imaginer la montagne sans neige. L'avenir c'est impliquer et mobiliser de manière coordonnée le secteur fédéral, les écoles de ski, les collectivités et dans les stations tous ceux qui participent à l'univers du ski. Une organisation vertueuse déjà en place à la fédération qui accueille au sein de son comité directeur des représentants des maires des stations de montagne, des exploitants de remontées mécaniques et de moniteurs de ski.