Comment gagner en notoriété, en nombre d'adhérents, promouvoir des clubs aux ambitions européennes quand le foot a préempté toutes les grandes villes ? C'est le challenge relevé par la nouvelle direction de la Fédération française de basket-ball en misant sur la carte territoriale.
« La pratique du basket-ball a un coût », souligne -Yannick Supiot, président de la Ligue de basket des Pays de la Loire. « Même si ce coût est modéré, il est nécessaire d'apporter quelque chose en face. Il faut intéresser l'enfant, donner aux parents le sentiment que la pratique en club s'inscrit dans le parcours éducatif, offrir un championnat bien organisé, protéger les joueurs des accidents et des blessures ».
La qualité par la formation
Pour atteindre cet objectif, le -basket a choisi la carte de la qualité par la formation, pour améliorer l'accueil mais aussi garantir la qualité de l'enseignement et la sûreté des pratiques. Cela a notamment conduit la FFBB à mettre en place un institut de formation relayé en régions. Quand on sait que pour assurer le bon déroulement de plus de 150 000 rencontres par an, la FFBB manage un corps de 11 000 arbitres (et il en manque !), qu'il faut ajouter à cela les formations d'entraîneurs pour lesquels un parcours complet de formations fédérales et d'État a été mis en place, ainsi que les formations de dirigeants, on mesure l'ampleur de la tâche.
Chiffres clés
Fédération française de basket-ball
117 rue du château des Rentiers, 75013 Paris, Tél. : 01 53 94 25 00
• 480 000 licenciés.
• 4 500 clubs.
• Premier sport de salle.
• 40 % de féminines.
• 7 768 salles recensées, 3 447 classées dont H3 : 114 (plus haut niveau) ; H2 : 597 ; H1 : 2 812.
• 6 000 playground répertoriés.
www.ffbb.com
Contrats territoriaux
L'originalité de l'approche de la FFBB c'est de prendre en compte les territoires. « L'ambition de l'équipe fédérale est d'être plus proche des clubs, de leur offrir une meilleure qualité de relations et de services en s'appuyant sur les territoires » précise Sébastien Diot, directeur du nouveau pôle « Territoires » de la fédération. Initialement créées pour faciliter la vie des clubs dans des zones où les clubs -rencontraient des -problèmes -d'effectifs, les « ententes de clubs » évoluent en « contrats territoriaux d'équipe (CTE) ».
Les CTE permettent à deux ou plusieurs clubs qui ne disposent pas, dans une catégorie, des effectifs suffisants, d'engager une équipe composée de joueurs issus de ces clubs.
Juste équilibre
Dans le prolongement des CTE, la fédération propose : les « contrats territoriaux de clubs (CTC) » qui s'adressent à deux ou plusieurs clubs d'un même EPCI. Le pivot de cette association est « le projet de coopération et de développement » que les clubs doivent concevoir et qui doit permettre de « réunir les forces et les compétences pour faire émerger une véritable politique de développement à l'échelle du territoire. Il faut que le projet de chaque entité soit bien construit et trouver le juste équilibre pour élever le niveau sportif sans délaisser l'animation des territoires » rappelle -Yannick Supiot. Pour être agréés par la fédération, les projets de clubs doivent être de qualité et satisfaire à deux conditions : chaque club doit avoir une école de minibasket et avoir une école de formation d'officiels commune.
À l'échelle d'une région
Si le basket pro français est en bonne santé financière, il a en effet du mal à fidéliser ses jeunes qui partent vers des championnats plus rémunérateurs. Les clubs français, avec un budget moyen de 4 millions d'euros, ne peuvent pas rivaliser avec les ténors européens (20 millions d'euros au moins). À travers un système de « wildcard », la Ligue souhaite favoriser l'émergence de clubs à envergure européenne. Alors que le basket est actuellement le sport des villes moyennes, ces clubs rayonneront nécessairement à l'échelle d'une région. Pour favoriser les fusions, rapprochements, créations, les clubs, répondant à un cahier des charges exigeant, pourront être autorisés à accéder directement à la pro A si leur dossier est agréé par une commission indépendante. Un système, dérogatoire au traditionnel système de montée et relégation sportive, se mettra en place au plus tôt en 2014 puisqu'aucun des dix dossiers examinés par la commission cette année n'a été retenu.
Trop peu de créneaux
Du côté des équipements, après un démarrage difficile, l'évolution des tracés des terrains ne semble plus poser beaucoup de problème. Une évolution que la fédération accompagne à travers son « service des terrains » auquel les collectivités peuvent directement s'adresser. Cependant, en matière d'équipement, « je ne connais pas de club qui se plaigne d'avoir trop de créneaux horaires » remarque -Yannick Supiot qui déplore « qu'il y ait encore trop d'équipements dont l'ouverture soit liée aux horaires de travail du gardien ou d'ouverture de l'établissement ». Et de souhaiter la passation de conventions entre les clubs et les propriétaires -d'installation pour les aider à valoriser l'équipement au-delà du seul basket.
Salles moyennes
Pour le niveau européen c'est une autre histoire. À l'initiative du conseil régional, la Ligue des Pays de la Loire vient de réaliser son « Schéma de cohérence des équipements sportifs ». L'occasion de faire apparaître les besoins de création ou d'amélioration. Et de souligner le besoin d'une grande salle régionale qui vienne compléter l'offre de la région qui, avec Antares (Le Mans) et le -Vendespace (La Roche-sur-Yon), dispose de deux salles moyennes. Une situation partagée par de nombreuses régions de France et qui situe notre pays très loin de ce que l'on observe à l'étranger.