Bien que la musculation soit un sport à part entière, les instances « officielles » semblent toujours avoir du mal à classer celui-ci et à édicter des règles précises. Une norme expérimentale publiée en 2011 distingue trois types de salles, aucune n'évoquant clairement la musculation. La réponse pourrait venir de l'Europe qui planche sur de nouvelles règles pour corriger les abus.
La pratique de la musculation dans une salle ouverte au public est à la fois une activité simple, particulièrement accessible (on estime à 12 millions le nombre de personnes fréquentant ces équipements), mais complexe quant aux règles qui s'y appliquent. Celles-ci émanent en effet de deux codes (de la consommation et du sport), agrémentées d'un arrêté, d'une instruction, d'une recommandation, d'une fiche pratique de la DGCCRF (1). Sans oublier une norme technique volontaire et... expérimentale.
Celle-ci, publiée en janvier 2011 « sur l'initiative du ministère chargé des Sports », visait à « prévenir les problèmes potentiels de sécurité inhérents à cette pratique » et à « fournir des lignes directrices en matière de conception et d'exploitation de ces salles ». « Jusqu'à présent, la norme n'a pas été rendue obligatoire par décret mais elle fournit un premier cadre intéressant pour les aménageurs et les exploitants, et elle a le mérite de faire le point sur les différentes pratiques », explique Denis Roux, chef du bureau équipements sportifs, au ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. La norme Afnor au nom poétique de
Bonne conduite
Autre point soulevé par la norme, l'encadrement par une personne titulaire d'un diplôme professionnel qui n'est pas obligatoire, mais selon le type de salle et le type d'activités dispensées, comme des cours, une personne diplômée sera indispensable, que la salle soit gérée par un exploitant privé ou public, comme une commune, via la mise à disposition de la salle à des associations. La norme expérimentale tente d'encadrer et de lister les points de bonne conduite lors de l'ouverture au public: il convient par exemple d'assurer un encadrement ou une surveillance pour l'utilisation de certains équipements comme des tapis de course motorisés ou les appareils de type haltères ou barres. Il est par ailleurs recommandé la mise en œuvre d'un plan d'organisation de sécurité et de secours, et notamment un référent pour les alertes, ainsi qu'un règlement intérieur, ou encore un niveau d'occupation, avec le nombre d'encadrants ou de surveillants; cette dernière notion étant particulièrement importante selon les agrès, puisqu'une personne diplômée n'est pas obligatoire à l'intérieur de l'enceinte, s'il s'agit d'une simple mise à disposition, hors cours particuliers ou collectifs.
Bientôt l'Europe?
« Des discussions et des travaux sont menés depuis l'élaboration de la norme française, mais au niveau européen. Cela permettra de mieux cadrer la pratique, de la simplifier aussi, et c'est particulièrement une bonne chose que ces discussions émanent de notre pays », confie Denis Roux. Cela viendrait compléter la série de normes européennes qui couvrent la conception et l'utilisation du matériel utilisé dans les salles de « remise en forme », comme la norme
(1) Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes.