La loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle modifie en profondeur la façon dont les formations seront conçues et sélectionnées. L'instauration du compte personnel de formation va obliger le secteur sportif à déterminer des priorités.
Le compte personnel de formation (CPF) est mis en œuvre depuis le 1er janvier 2015. Il répond au constat de l'importance de la formation des salariés et demandeurs d'emploi pour la sécurisation des parcours et plus largement pour l'emploi.
Listes d'éligibilité
Le changement le plus profond se retrouve autour de la question du choix des formations suivies. Le CPF est destiné à financer des formations obligatoirement qualifiantes et correspondant aux besoins de l'économie prévisibles à court ou moyen terme. La nouvelle loi prévoit donc que ces formations correspondant aux critères soient répertoriées sur des listes. Le terme est celui de « listes d'éligibilité ».
Renversement des responsabilités
Il existe trois listes de formations éligibles au CPF (1) outre les formations permettant d'acquérir le socle de connaissances (maîtrise de la langue française, connaissances de base en mathématiques...), et l'accompagnement à la validation des acquis de l'expérience (VAE):
- une liste dite « de branche », car élaborée par la commission paritaire de l'emploi des branches;
- une liste élaborée au niveau de la région d'implantation de l'entreprise;
- une liste de formations interprofessionnelles établie au niveau national.
Ce dispositif de liste est un véritable renversement des responsabilités puisque ce sont désormais les branches qui choisissent des formations pour les placer sur des listes et qu'une certification ne peut figurer sur plusieurs listes.
Déterminer des priorités
Certaines branches ont effectué des choix très stratégiques en sélectionnant des formations selon leur niveau de qualification, les compétences visées ou encore des objectifs de développement de certains secteurs de branche. La branche du sport n'a pas encore arrêté définitivement ses choix, mais nous pouvons d'ores et déjà constater que, dans un secteur aussi segmenté que le sport, y compris par des diplômes, titres ou certificats de qualification professionnelle, la mise en œuvre du CPF est immédiatement devenue un enjeu pour la branche du sport et les branches connexes (golf, animation) qui devront déterminer des priorités claires, mais aussi pour les ministères certificateurs qui devront travailler à la reconnaissance de leurs formations si elles souhaitent les inscrire sur les listes.
(1) Ces formations doivent au préalable être enregistrées au Répertoire national des certifications professionnelles.