
© Mairie Metz
Un premier dispositif pour les 6-11 ans, un second pour les 12-16 ans, puis un troisième pour les 17-25 ans... La ville de Metz tente de mobiliser par le sport, les jeunes de ses cinq quartiers prioritaires. Un travail de terrain minutieux et compliqué.
La ville de Metz (Moselle) regroupe cinq quartiers prioritaires de la politique de la ville: Borny, -Bellecroix, Sablon sud, La Patrotte-Metz Nord et Hauts de Vallières. «Notre action municipale y est notamment articulée autour de l'École des sports », souligne Margaud Antoine-Frabry, adjointe en charge de la jeunesse. «Elle est constituée de sept éducateurs sportifs et d'un responsable qui interviennent constamment dans chacun des quartiers ». Son budget annuel, stable ces dernières années, s'élève à 310800 euros dont 288000 euros de charges de personnel. À noter que la ville bénéficie d'une subvention annuelle du Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET) dans le cadre du contrat de ville.
Faire découvrir, après l'école
Il s'agit donc de proposer gratuitement des activités sportives aux jeunes de 6 à 16 ans. Celles-ci sont dispensées après l'école à partir de 17 heures, le mercredi à partir de 14 heures et pendant les vacances scolaires. «Une minorité (14 %) des jeunes des QPV participe aux activités périscolaires », explique David Dupré, responsable de l'École des sports. «Nous ciblons en priorité celles et ceux qui ne s'y rendent pas ». Un premier dispositif est ainsi prévu pour les 6-11 ans. «L'enjeu est de leur faire découvrir de façon éducative plusieurs activités, le cas échéant en partenariat avec une association sportive », poursuit-il. Pour les 12-16 ans, l'idée est surtout de « favoriser l'engagement et la responsabilisation ». Ce qui peut passer par l'organisation de camps d'hiver ou d'été.
« Le sport n'attire pas naturellement »
En 2017-2018, 403 jeunes ont ainsi participé aux activités proposées par l'École des sports, dont deux tiers de garçons et 30 % de plus de 13 ans. Pour David Dupré, « le plus compliqué est d'aller chercher ces jeunes car le sport n'attire pas naturellement. Du coup, cela passe par des partenariats avec les écoles et par un travail de terrain très fin des éducateurs. «Lesquels se rendent régulièrement à la rencontre des jeunes, ne serait-ce que pour discuter », complète Margaud Antoine-Frabry.
Un travail d'insertion sociale
En janvier 2017, la ville a également installé le dispositif « Garantie Jeunes », dédié aux 17-25 ans. «Là, nous sommes sur un travail d'insertion sociale par le sport notamment en partenariat avec la mission locale », poursuit l'élue. «Durant un mois, nos éducateurs observent ces jeunes sur un terrain de sport à travers une quinzaine d'items comme le respect des règles, la capacité à se concentrer, à montrer une facilité à travailler en équipe, à s'adapter, à prendre une décision, etc. » Un recueil d'informations intéressant mais dont l'exploitation est encore limitée comme le concède M. Dupré. «À ce stade, nous nous en servons surtout pour revenir avec un message positif vers les jeunes: s'il montre telle ou telle qualité sur un terrain, il est aussi capable de l'afficher dans sa vie quotidienne. Au travail notamment ».